Dans les tablettes issues des recherches archéologiques du site d’Assur apparaît une rivière dénommée Šiššar. La plupart des contextes d’apparitions s’avère être des mentions de gages de biens (des champs) d’agriculteurs proches d’Assur. Voici « KAJ 014 » en exemple : « En gage, Iddin-Kūbe choisira, prendra possession et gardera 20 ikû de son bon champ en face de la rive du Šiššar, dans la prairie de Gubi-ekalle. »
Villes de l’âge du bronze autour du Sissar localisées avec une vraisemblance d’au moins 3
De plus en plus de chercheurs considèrent que, par « Sissar », les Assyriens désignaient l’actuel Wadi Tharthar en Irak.
https://archibab.fr/site/351
Dans les archives néo-assyriennes, notamment dans la traduction de la 6e campagne de Tukulti-Ninurta II, J.V. Scheil a lu « Tartar » plusieurs fois en début du récit. Le roi mentionne avoir descendu le long du Tartar pendant plusieurs jours avec des étapes qu’il dénomme. Ici, dans ce blog, nous considérons que dans les textes médio-assyriens cette rivière, maintenant devenue un oued, était alors désignée par la ville principale située sur son cours : Sissar, devenue Asusi à l’époque néo-assyrienne.
Aujourd’hui, le Tharthar se déverse dans un lac de même nom qui a fait l’objet de travaux en 1955 : des barrages permettent maintenant d’y détourner les crues du Tigre, et aussi d’alimenter le Tigre ou l’Euphrate lorsque ces derniers sont en période de basses eaux. Avant cet important changement, à l’emplacement du lac se trouvait une dépression marécageuse accueillant les rares eaux provenant du Sinjar en hiver.
Mais qu’en était-il durant les âges du bronze et du fer ? La plupart des experts s’accordent pour dire que les territoires entre le Tigre et l’Euphrate étaient plus humides que maintenant et que, donc, la dépression humide devait déjà constituer un lac durant les périodes les plus pluvieuses. Et Tukulti-Ninurta II mentionne avoir traversé le canal du Patti Bel entre Dur Kurigalzu et Sippar de Shamash. Aussi, il est très probable que les travaux de 1955 n’aient consisté qu’à réactualiser des possibilités de régulation qui existaient déjà durant l’antiquité, avec, peut-être, un positionnement autre des canaux.
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