Le Subartu et les Hourrites

Ce pays de l’âge du bronze est orthographié Subartu ou Shubartum, puis Shubaru dans la littérature hittite et médio-assyrienne.

  • XIV 50 des archives de Mari laisse entendre qu’Ilan-Sura était dans le Subartu : « J’avais émigré depuis quatre ans au pays de Subartu. Lorsqu’Atarum est monté depuis Eshnunna, par peur de la guerre, je me suis réfugié à Ilan-Sura où j’ai logé chez mes frères ».
  • A.2119 confirme cela : « J’ai entendu dire que Yariha-Abum avait quitté le sire d’Esnunna. Mon seigneur sait que cette Maison est pleine de tromperies. Il est à craindre qu’elle ne soit que ruse et duperie envers mon seigneur jusqu’à ce qu’elle prenne Andarig. Un fois qu’elle aura pris Andarig, elle se tournera vers Kurda ; ensuite elle franchira le Sindjar et tout le pays du Subartum lui criera : « Vive mon seigneur » ».

Le Subartu était probablement plus affirmé cinq cent ans auparavant ; Une année de Naram-Sin montre qu’Azuhinum était dans le Subartu : « L’année où Naram-Sin a été victorieux dans une campagne contre le pays de Subartu à Azuhinum et captura Dahisatili. »

Il faut en conclure que le Subartu désignait un territoire sur les rives du Tigre, au nord du Sindjar. L’Idamaras était un voisin, qui a été dominé par les Akkadiens au 3e millénaire avant notre ère, comme le montre les Tells Halaf et Beydar, alors que les fouilles du Tell Mozan ont prouvé qu’Urkis était Hourrite depuis longtemps.
Ce dernier peuple est souvent confondu avec le Subartu, les archéologues ont pu faire une correspondance directe entre le matériel archéologique, le langage des tablettes retrouvées et les noms de personnes, notamment sur Yorgan Tepe et le Tell Chuera.

Des rois au nom Hourrite ont été relevés, au début du 2e millénaire, sur les villes de Burundum, Aslakka, Uluhut, Apum, Tarmazi, Asihum, Alilanum, Sirwunum, Azuhinum, Razama du Yussan, Haburatum, Mardaman et Susarra.

Une incertitude subsiste sur le Tell Fekheriyeh : la démonstration par l’archéologie d’une présence Hourrite et la découverte à cet endroit de Wassukanni, capitale du Mitanni, n’ont pas été entièrement concluantes.

Si le Subartu était surtout peuplé de Hourrites. Ces derniers n’étaient pas tous de ce pays au milieu du deuxième millénaire. En effet, les populations Hourrites se retrouvent sur une aire géographique encore plus large :

  • Les trouvailles du Tell Billa n’apparaissent hourrites qu’à partir de 1400 avant J-C.
  • Les noms hourrites ne sont prééminents sur les tells Brak et Chagar Bazar qu’après la destruction de Mari.
  • A Qatna et Ougarit, du matériel hourrite a été retrouvé.
  • A Hattusa et en Kizzuwatna, ce sont des tablettes et des noms d’individus qui montrent une présence importante.
  • La région d’Arrapha et de Nuzi apparaît n’être occupée de hourrites que lors du changement de dénomination de Gassur en Nuzi.

https://oi.uchicago.edu/sites/oi.uchicago.edu/files/uploads/shared/docs/saoc22.pdf

Les dernières analyses des noms d’individus des textes de Mari montrent que les noms des esclaves et serviteurs, ainsi que des populations déplacées à l’occasion de conquêtes en Idamaras étaient Hourrites : et donc l’éparpillement de ces individus apparaît dans les nombreuses tablettes des archives du tell Hariri. Cette tendance a dû débuter dès l’Empire d’Akkad.
Il s’agit d’un élément d’explication de la formation du pays de Mitanni.

En conclusion, lors de l’âge du bronze le terme « Hourrite » correspond à une population ayant une langue parlée précise, maintenant en partie déchiffrée, alors que celui de Subartu désignait leur territoire d’origine, sur les rives du Tigre, au nord du Sindjar.

 

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