Le texte ci-dessous est extrait de « Babylonian and Assyrian Literature » publié par J. M. Rodwell en 1901. Les toponymes y ont été revus en choisissant les orthographes les plus communes.
« Lors de ma troisième campagne, j’ai marché vers le pays des Hittites. Luli, roi de Siduni (Sidon), a été vaincu par la crainte de la splendeur de ma seigneurie. Il s’est enfui loin vers la mer, et j’ai soumis son pays. La puissance des armes d’Assur, celles de Monseigneur, a vaincu le Grand Sidunu (Sidon), le Petit Sidunu (Sidon), Bit-Zitti, Sariptu (Sarepta), Mahalliba (Mahalibeh), Usu (Uzzu face à Tyr), Akzibi (Aksapa) et Akku (Akka), ses grandes villes fortifiées, ses prairies, ses ports et ses garnisons. Ils se sont soumis.
J’ai placé sur le trône royal Tubalu, en le soumettant à un tribut et des impôts annuels.
Menahem de la ville de Samsimuruna (Samsimuruna), Ethobal de Siduna (Sidon), Abdiliti d’Aruda (Arwada), Urumilki de Gubla (Byblos), Mitinti d’Asduda (Ashdod), Buduilu d’Ammana (Bit-Ammani), Kammusunadbi de Maaba (Moab), Malikrammu d’Uduma, tous des rois du pays d’Amurru, ont apporté de riches cadeaux, avec des marchandises, devant moi et en me baisant les pieds.
Quant à Sidqa, le roi d’Isqaluna (Ascalon), qui ne s’était pas soumis à mon joug, j’ai pris par force les dieux de la maison de son père, lui-même, sa femme, ses fils, ses filles, son frère, la postérité de son père, et je les ai transportés en Assyrie.
J’ai installé sur le peuple d’Isqaluna (Ascalon), Sharruludari, le fils de Rukibti, leur ancien roi. Je l’ai soumis à l’impôt, à un présent pour ma seigneurie, et il est devenu tributaire de moi.
Au cours de ma campagne, j’ai assiégé, capturé, et emporté le butin de Bit-Daganna, Iapu (Ipu), Banayabarqa, et Azuru, villes appartenant à Sidqa, qui ne m’était alors pas soumis.
Les gouverneurs, les chefs et le peuple d’Amqaruna (Ekron) ont pris peur : Ils avaient rejeté Padi, leur roi, qui lui-même était liés par traité et serment à l’Assyrie, et avait été livré à Ézéchias de Juda dans des chaînes de fer, puis enfermé dans un cachot.
Ils convoquèrent les rois d’Égypte, les archers, les chars et les chevaux du roi de Meluhha (1) : D’innombrables forces sont venus à leur secours (2). Au voisinage d’Altaqu ils ont rangé leurs troupes contre moi et forcé une bataille. Sous la protection d’Assur, mon seigneur, je me suis battu contre eux et je les ai défaits. Les conducteurs de char et les fils du roi d’Égypte et des conducteurs de char du roi de Meluhha (1), je les ai capturés vivants, avec mes mains. J’ai assiégé, capturé et emporté loin le butin d’Altaqu et de Tamna. J’ai avancé jusqu’à Amqaruna (Ekron) et j’ai tué les gouverneurs et les chefs, qui avaient provoqué la rébellion, et j’ai suspendu leurs cadavres à des poteaux autour de la ville. J’ai considéré comme du butin les habitants de la ville qui s’étaient opposés et avaient soulevés l’émeute. J’ai ordonné la libération de ceux qui n’avaient rien à voir avec la rébellion et qui n’étaient pas coupables. Padi, leur roi, que j’ai fait sortir de Ursalimu (Urusalim), je l’ai placé sur le trône de la seigneurie pour les gouverner. Le tribut de Monseigneur que je lui ai imposé.
Quant à Ézéchias de Juda, qui ne s’était pas soumis à mon joug, j’ai assiégé et capturé quarante-six de ses villes fortifiées et des villes plus petites qui les entouraient, sans nombre. Pour cela j’ai utilisé des engins de guerre en faisant des brèches, en donnant des coups de béliers et en utilisant des haches. J’ai considéré comme butin de ces villes deux cent mille cent cinquante personnes, petits et grands, mâles et femelles, chevaux, mulets, ânes, chameaux, bœufs et moutons, sans nombre. Ézéchias lui-même, je l’ai enfermé comme un oiseau en cage à Ursalimma (Urusalim), sa ville royale. J’élevai contre lui des fortifications, et je châtiai quiconque sortait des portes de sa ville. Les villes que j’avais pillées, je les ai ôtées de son pays et les ai données à Mitinti, roi d’Asdudi (Ashdod), à Padi, roi d’Amqaruna (Ekron), et à Qil-Bel, roi de Hazite (Gaza), et ainsi j’ai réduit son territoire. J’ai maintenu les anciens impôts, payés annuellement, j’y ai ajouté un tribut et un présent pour Monseigneur.
Ézéchias lui-même fut accablé par la crainte de ma seigneurie, et les Arabes et les fidèles soldats qu’il avait amenés pour fortifier Ursalimmu (Urusalim), sa ville royale, l’abandonnèrent. Il envoya son ambassadeur payer tribut et rendre hommage à Ninive, la ville de ma seigneurie, alors que j’y avait auparavant amené de son pays trente talents d’or, huit cents talents d’argent, pierres précieuses, guhli daggassi, grands lapis-lazuli, divans d’ivoire, trônes de peau d’éléphant et ivoire, bois d’ivoire, d’ushu et d’urkarinu, de toutes sortes, un lourd trésor, et ses filles, ses femmes de palais, chanteurs et chanteuses. »
Remarques :
(1) : Les premiers traducteurs ont traduit Meluhha par « Ethiopie »
(2) : Globalement, il faut comprendre que cette campagne s’est déroulée en deux temps : Il y a d’abord eu soumission des pays d’Amurru, qui, ici, correspondent surtout aux ports du Levant, puis une bataille de plus grande ampleur contre le sud du Levant et les pays d’Egypte et de Meluhha
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