Assurnasirpal II en Zamua

Les textes ci-dessous sont des extraits de « Babylonian and Assyrian Literature » de la collection « World’s Greatest Literature » de J. M. Rodwell en 1901. Ils proviennent de la traduction de cunéiformes d’un temple de Nimroud. Ils ont été simplifiés mais tous les toponymes d’origine ont été conservés. Entre parenthèses se trouvent les interprétations admises et les liens avec les villes identifiées dans ce blog.
« L’année d’Assuridine (Assur-Idin), on m’apporté des renseignements sur Zab-yav (Nur-Adad), prince du pays gouverné par Dagara, qui s’était révolté. Il s’empara hardiment du pays de Zamua dans toute son étendue. Près de la ville de Babite (Passe de Babite d’après D.D. Luckenbill), il avait construit un fort.
[…]
Je suis allé combattre vers Babite.
[…]
J’ai capturé Uzie (Asihum), Birata (Baritum) et Lagalaga, leurs forteresses, avec 100 villes sur leur territoire.
[…]
Je suis parti du pays gouverné par Dagara. Je me suis approché de la ville de Bara. J’ai capturé du butin et anéanti 300 de leurs guerriers avant de me retirer à Kalzi (Kilizu).

Je suis reparti vers Babite pour le pays de Nizir qu’ils appellent Lulu-Kinaba (traduction corrigée par D.D. Luckenbill par « que les Lulubi appellent Kinipa »). J’ai capturé la ville de Bunasi, une de leurs villes fortifiées, appartenant à Musazina et 30 villes de leurs environs.
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Au pays de Nizir j’ai capturé sept villes, qui étaient de leurs forteresses.
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J’ai marché vers des villes du pays de Nizir que personne n’avait jamais vu : la ville de Larbusa, la ville fortifiée de Kirtiara et 8 villes de leur territoire.
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J’ai capturé 150 villes du territoire de Larbusai, Durlulumai (Dur-Lulubi), Bunisai. J’ai anéanti leurs combattants. J’ai rasé la ville de Hasabtal (Astabala). J’ai neutralisé dans la plaine 50 soldats de Barai.
Les princes de tout le pays de Zamua furent accablés par la crainte de l’avancée d’Assur.
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De la ville de Tuklat-assur-azbat (Yasibatum) je suis parti. Le pays de Nispi accepta mon joug. J’ai marché toute la nuit, depuis les villes du milieu du pays de Nispi jusqu’aux plus éloignés : J’ai pris la ville de Birutu (Baritum) et je l’ai livrée aux flammes.

Dans l’éponyme de Damiktiya-tuklat (Limutti-adur), alors que j’étais à Ninive, ils m’ont apporté des nouvelles : « Amaka et Arastua n’ont pas livré le tribut et la vassalité dus à Assur ». En l’honneur d’Assur, le 1er mai, je préparai pour la troisième fois une expédition contre Zamua.
Je suis parti de Kalzi (Kilizu) vers le Petit Zab pour les environs de Babite. Je me suis approché de la rivière Radanu au pied des montagnes de Zima, ma ville natale. J’ai reçu le tribut de Dagara. Près de Zimaki j’ai ajouté de solides chars et béliers à mon armement. De nuit et à l’aube je suis descendu et j’ai traversé le Turnat en radeaux. Je me suis approché d’Amali (Alman) la ville forte d’Arastu que j’ai assiégée et prise.
[…]
J’ai capturé la cité de Khoudun et 20 villes de ses environs.
[…]
J’ai pris la ville de Kisirtu (Izirtu) une ville fortifiée de Zabini avec 10 villes voisines.
J’ai renversé, rasé et brûlé les villes de Barai, de Kirtiara et Bunisai ainsi que la province de Khasmar (Kismar d’Eshnunna).
J’ai réduit les villes frontière limites à des tertres, et je me suis retiré dans les villes d’Arastua, au voisinage du territoire de Laara et Bidirgi, des terres accidentées, qui, pour le passage des chars et des armes, n’étaient pas adapté. Je suis quand même passé : Je me suis approché de la ville royale de Zamri d’Amika du Zamua.
Devant mes prouesses guerrières, Amika s’enfuit dans la peur et se réfugia sur une colline difficile d’accès : j’ai fait sortir les trésors de son palais.
De Zamri je me suis retiré et j’ai passé le fleuve Lallu et jusqu’aux montagnes d’Etini, des terrains difficiles, impropres au passage des chars et des armées, où aucun des princes de mes prédécesseurs n’avait jamais pénétré.
J’ai marché à la poursuite de son armée sur les montagnes de l’Etini.
[…]
J’ai traversé la rivière Edir et je suis passé aux confins de Soua et Elaniu, des pays puissants. J’ai anéanti leurs soldats en grand nombre.
[…]
J’ai exigé des chevaux en bas des montagnes d’Elani. Amika monta au pays de Subue pour le sauvetage de sa vie.
J’ai rasé et brûlé les villes de Zamru, Arazitku (Urzika), Amaru, Parsindu, Eritu, Zuritu (Izirtu) sa ville fortifiée, avec 150 autres villes de son territoire. J’ai réduit la frontière en cendres.
Alors que j’étais stationné à proximité de Parsindi, la tribu de Kallabu s’avança contre le lieu. J’ai renversé 150 des combattants d’Amika dans la plaine.
[…]
J’ai marché contre la forteresse d’Ata (Uta), Arzizai (Zarzata) où aucun des rois mes sires n’avait jamais pénétré. J’ai capturé les villes d’Arzizu (Zarzata) et d’Arzindu, sa ville fortifiée, avec dix villes situées dans leurs environs au milieu de Nispi un pays montagneux.
[…]
Je suis parti de la ville de Zamri pour les montagnes accidentées de Lara, impropre au passage des chars et des armées, avec des instruments de fer que j’ai coupé et avec des rouleaux de métal que j’ai abattus. Les chars et les troupes je les ai amenés à la ville de Tiglath-assur-azbat (Tikulti-Assur-Asbat selon D.D. Luckenbill, ici Yasibatum de l’âge du bronze) que le pays de Lulu appelle Arakdi.

Les rois de Zamua, tous, d’avant l’impétuosité de mes serviteurs et la grandeur de ma puissance reculèrent et acceptèrent mon joug.
[…]
Alors que j’étais stationné dans Zamua, les villes Khudunai (Hundir), Khartisai, Khutiskai et Kirzanai ont été accablés par la peur d’Assur mon Seigneur et m’apportèrent leur tribut. Des soldats rebelles s’enfuirent dans les montagnes. J’ai marché après eux ; dans les limites du pays d’Aziru, ils s’installèrent et préparèrent la ville de Mizu comme leur place forte.
J’ai renversé le pays d’Aziru. Je l’ai détruit de Zimaki jusqu’au Turnat.
[…]
En ces jours-là, au pays de Zamua, où se trouve la ville d’Atlila (Adallaya) que Zibir, roi de Kardunias, avait prise, dévastée et réduite à un tas d,e ruines. Moi, Assur-nasir-pal, roi d’Assyrie, après avoir assiégé son château une seconde fois, je pris son palais pour résidence. Le blé et l’orge du pays de Kalibi s’y sont accumulés. Je lui ai donné le nom de Dur-Assur. »

Sur les mêmes murs de Nimroud se trouvent deux résumés :

  • « Du territoire de Kirrouri jusqu’à Kilzani (Gilzani) de l’autre côté du Petit Zab à Tul-Bari qui est au-delà du pays du Zaban ; au-delà de la ville de Tul-sa-Zabdani (Yasibatum), j’ai annexé aux frontières de mon royaume Hirimu, Harute, le pays de Birate (Baritumde Kardunias »
  • « J’ai ajouté au territoire d’Assyrie, depuis les sources du Zupnat jusqu’aux frontières du Bitani ; des frontières de Kirruri à Kirzani (Gilzani), d’au-delà du Petit Zab jusqu’à la ville de Tul-sa-Zabdani (Yasibatumet la ville de Tul-Bari au-delà du pays de Zaban jusqu’aux villes de Tul-sa-Zabdani (Yasibatum) et Tul-sa-Abtani (Abdani), Harimu, Harutu et Birate (Baritumde Kardunias. J’ai ajouté à mon pays des habitants du pays de Babite, avec la cité de Khasmar (Kismar d’Eshnunna). »

La distinction entre les noms propres et les toponymes n’est pas évidente.
Il faut remarquer qu’Assurnasirpal divise le pays de Zamua en deux principales régions :

  • Nizir, qui est possiblement une déformation Nuzi, cible de la deuxième campagne ;
  • Nispi, qui est montagneuse.

Lors de sa troisième campagne, il a réalisé des incursions à partir de Zamri, ville principale du pays de Zamua, possiblement la Simurrum des archives de Susarra. A partir de là, il est allé vers le sud (pays de Kardunias) et vers le nord-est (Izirtu), sans doute avec des armées séparées.

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