Il est maintenant admis que la civilisation de Sumer était déjà établie entre le Tigre et l’Euphrate, région qui s’appelle la Mésopotamie, dès la fin du 4e millénaire avant notre ère, lors des périodes archéologiques dites d’Uruk finale, et de Djemdet Nasr. C’est pendant cette dernière, vers l’an 3000 avant notre ère, que l’écriture sumérienne sur tablette s’affirme : les premiers textes administratifs sumériens ont été trouvés dans cette couche archéologique, caractérisée par des poteries polychromes.
Période de Djemdet Nasr
Les traces de cette culture s’étendent bien au-delà de Mésopotamie (Djemdet Nasr, Larsa, Uruk) sur les sites de Khafadje, Suse, Tepe Sialk et Tepe Hissar (vers la mer la Caspienne) en Iran, Alisar Höyük et Troie en Anatolie, en Syrie du Nord, Phénicie, Palestine, Oman, l’Égypte de la période prédynastique, jusqu’à Tartaria en Roumanie.
Des villes existaient alors, mais leurs dénominations ne sont pas assurées.
Période des Dynasties Archaïques
En Mésopotamie, les siècles qui suivent la période de Djemdet Nasr sont classés dans la période appelée « Dynasties Archaïques » qui s’achève à l’Empire d’Akkad. Le sud de la Mésopotamie était alors constitué de plusieurs cités-États : Uruk, Our, Lagash, Umma, Adab, Nippur.
Les sites de Fara et d’Abu Salabikh, qui disposent de tells ou de couches archéologiques de l’époque de Djemdet Nasr, ont livré des tablettes sumériennes datées des alentours de 2600 et 2500 avant notre ère. Les « Instructions de Shuruppak » ont été trouvées sur les deux sites. Ce qui a justifié l’attribution de la désignation ancienne « Shuruppak » au tell Fara, le premier des deux sites fouillés.
Durant les Dynasties Archaïques, la langue écrite est le Sumérien. Les textes en vieil Akkadien sont rares. L’un des premiers connus a été trouvé sur un bol à Our, adressé au roi Meskiagnunna d’Our, vers 2485–2450 avant JC.
Période Akkadienne
La majorité des informations sur l’Empire Akkadien provient de textes qui ont été rédigés postérieurement, notamment lors de la période Babylonienne.
Cependant, dans « The “Suilisu Archive” and Other Sargonic Texts in Akkadian », Lucio Milano et Aae Westenholz ont étudié différents groupes de tablettes en Akkadien trouvées dans le territoire Sumérien du temps des rois d’Akkad. Les auteurs mentionnent quatre ensembles :
- Celui des tablettes qu’ils ont éditées dans leur ouvrage, issues d’Umm el-Hafriyat ;
- Celui de textes issus d’un quartier Sémite d’Adab, appelé Mont III ;
- Celui d’un établissement « Lugal-ra » du territoire de la région de Lagash ;
- Et enfin celui des archives de Mesag, un fonctionnaire également installé dans le territoire de Lagash.
Ces textes sont surtout administratifs, ils concernent essentiellement la gestion de ressources alimentaires. Les auteurs soulignent les points communs :
- Elles sont issues de petits établissements près des grandes villes Sumériennes d’alors, montrant ainsi que le pouvoir Akkadien a préféré administrer le territoire Sumérien en créant de nouvelles structures et y installant des fonctionnaires de confiance, comme Suilisu d’Umm el-Hafriyat qui était originaire de Baz ;
- Si les administratifs en question mentionnent avoir voyagé, à Zabalam, à Nippur, Girsu, Sirara, Ambar, Guedena, …, aucun déplacement à Agadé n’y apparaît.
- Les relations hiérarchiques avec les dirigeants d’Akkad ne sont pas évidentes à cerner. Il n’y a pas de courriers avec la capitale d’alors.
Ces informations ne permettent pas de positionner Agadé. Ce sont les archives de Mari, plus de 500 ans plus tard, qui montrent que sa localisation était cependant connue par les gouvernants du 18e siècle avant notre ère.
Il s’agit de « I 36 », qui est une lettre Samsi-Adu à son fils Yasmah-Addu, roi de Mari : « Jusqu’au 20 de ce mois, je résiderai en Agadé. Ensuite, je remonterai le fleuve jusqu’à la Ville. Mais, toi, tu ne viendras pas avec moi. Attends 5 jours à Râpiqum, après mon départ, et lorsque ce mois-ci n’aura plus que 5 jours, pars pour Mari. … ».
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