Voici un long texte trouvé à Hattusa, identifié CTH 147, qui évoque une série de faits d’un dénommé Madduwatta, dont on ne sait rien sur son origine.
En 1928, Goetze a été le premier traducteur. Il a été dernièrement, en 2011, plus complètement amélioré par Gary M. Beckman, Trevor R. Bryce et Eric H. Cline dans « The Ahhiyawa Texts ». Ici les orthographes des toponymes sont ceux de Jacques Freu et de Michel Mazoyer dans « Les débuts du Nouvel Empire Hittite ».
Les cités et pays évoqués se retrouvent dans d’autres textes : ce sont des éléments fondamentaux des propositions géographiques exposées dans ce blog.
Attarissiya, le maître d’Ahhiya ou d’Ahhiyawa, est maintenant accepté comme étant un roi de Mycènes. Les récits font apparaître des actions guerrières de ce maître d’Ahhiyawa, de Madduwatta et d’autres de Kupanta-Kuranta d’Arzawa. Ces rois semblent agir les uns contre les autres certaines fois et de concert d’autres fois.
Dans « Les débuts du Nouvel Empire Hittite », Jacques Freu et Michel Mazoyer considèrent que l’auteur de ce long texte est Arnuwanda I et que « le père de Ma Majesté » est Tuthaliya II.
« Attarissiya, le maître d’Ahhiya, t’a chassé, toi Madduwatta, en dehors de ton pays. Puis il t’a harcelé et a continué à te poursuivre.
Et il a continué à te chercher une mauvaise mort, à toi Madduwatta. Il t’aurait tué, mais toi, Madduwatta, tu as fui vers le père de Ma Majesté, et le père de Ma Majesté t’as sauvé de la mort. Il s’est débarrassé d’Attarissiya pour toi. Autrement, Attarissiya ne t’aurai pas laissé, mais t’aurai massacré.
Quand le père de Ma Majesté s’est débarrassé d’Attarissiya pour toi, alors le père de ma Majesté t’as pris sous sa protection, Madduwatta, avec tes femmes, tes enfants, ton infanterie et tes chariots. Il t’a donné des chariots supplémentaires, […], de l’orge et des graines en tas, et il t’a donné du jeune vin, du malt, du pain, de la bière, de la présure et du fromage en tas. Et le père de Ma Majesté t’a sauvé, Madduwatta, avec tes femmes, tes enfants et tes troupes, alors qu’ils avaient faim.
Plus tard, le père de Ma Majesté a fait de toi, Madduwatta, son allié assermenté. Il t’a fait prêter serment, et il a fait prêter serment pour toi en disant : « Moi, le père de Sa Majesté, je t’ai maintenant sauvé, Madduwatta, de l’épée d’Attarissiya. Sois un partisan du père de Sa Majesté et du Hatti. Je t’ai maintenant donné le pays du mont Zippasla (1) pour régner. Toi, Madduwatta, occupes le pays du mont Zippasla (1) ! Avec tes troupes, et fais établir ta base de soutien dans le pays du mont Zippasla (1) ». Le Père de Ma Majesté t’a parlé ainsi à plusieurs reprises, Madduwatta ! « Viens occuper le pays du mont Hariyati (2), afin d’être plus près de Hatti ». Madduwatta, tu as refusé d’occuper la terre du Mont Hariyati (2), alors le père de Ma Majesté a répété ce qui suit à Madduwatta : « Je t’ai maintenant donné la terre du Mont Zippasla (1), alors occupes cette seule contrée ! Tu ne peux pas occuper une autre vallée fluviale ou un autre terrain sous ta propre autorité. Le pays du mont Zippasla (1) est ta marche. Sois mon serviteur, et tes troupes seront mes troupes ».
Mais Madduwatta a dit ce qui suit au père de Ma Majesté : « Vous, Monseigneur, vous m’avez donné le pays du mont Zippasla (1). Aussi je suis le protecteur de frontière et le gardien. Et quiconque parle d’un sujet d’hostilité devant moi, ou chaque fois que j’entends moi-même parler d’un sujet d’hostilité venant d’un pays, alors je ne cacherai pas cette personne ou ce pays au père de Sa Majesté, mais j’écrirai toujours à leur sujet. Mais quel que soit le pays qui commence les hostilités contre vous, pendant que les troupes de Votre Majesté font la guerre, parce que je suis à proximité, je l’attaquerai immédiatement et je mettrai immédiatement les mains dans le sang ». Tu as prêté serment et tu as mis ces choses sous serment.
Mais le père de Ma Majesté a fait pour lui sous serment ce qui suit : « La personne qui est un ennemi du père de Sa Majesté et du Hatti sera un ennemi de toi, Madduwatta. Et comme moi, le père de Sa Majesté, je lui fais la guerre, toi, Madduwatta, et tes troupes lui ferez également la guerre. Comme Kupanta-Kuranta (3) est un ennemi du père de Sa Majesté, il sera également un ennemi de toi, Madduwatta, et comme moi, le père de Sa Majesté, je lui fais la guerre sans hésitation, toi, Madduwatta, tu feras également la guerre contre lui sans hésitation. Et tu n’enverras personne en mission diplomatique vers qui que ce soit. Tu ne seras l’ennemi de personne et tu ne montreras pas d’inimitié contre qui que ce soit de ta propre autorité. Tu ne parleras pas [...] à plusieurs reprises. Tout fugitif du Hatti qui vient vers toi, qu’il soit artisan ou [...], tu ne le cacheras pas, ni ne le relâcheras dans un autre pays, mais saisis-le toujours et renvoies-le toujours au père de Ma Majesté » !
« Tu ne cacheras pas celui qui prononce devant toi une mauvaise parole, que ce soit quelqu’un qui parle devant toi d’un sujet d’hostilité ou quelqu’un qui calomnie les rois et les princes. Écris à Ma Majesté. Saisis la personne et envoies-la au père de Ma Majesté. Tu n’enverras personne en mission à Attarissiya. Si Attarissiya t’envoie quelqu’un en mission, tu saisiras le messager et tu l’enverras au père de Ma Majesté. Tu ne cacheras pas le sujet sur lequel il t’écrit, mais tu l’écriras scrupuleusement au père de Ma Majesté. Tu ne renverras pas le messager à Attarissiya sous ton autorité. »
« Toi, Madduwatta, tu as transgressé les serments du père de Ma Majesté. Le père de Ma Majesté t’a donné à occuper la terre du mont Zippasla (1). Puis il t’a fait prêter serment de fidélité et il t’a fait prêter serment ce qui suit : « Je t’ai maintenant donné la terre du mont Zippasla (1), alors occupes cette seule contrée ! Tu n’occuperas pas un autre pays ou une autre vallée fluviale. Mais Madduwatta s’est emparé de l’ensemble du pays, puis il y a mobilisé en masse des troupes. Il partit au combat contre Kupanta-Kuranta (3), mais lorsque Kupanta-Kuranta (3) en entendit parler, il entreprit de préparer les troupes du pays d’Arzawa. Ensuite, les troupes du pays d’Arzawa se sont lancées contre Madduwatta et se sont débarrassées d’absolument toutes les troupes de Madduwatta. Madduwatta s’est enfui seul. En ce qui concerne l’armée, les quelques hommes qui ont réussi à s’échapper, ils se sont également emparés d’eux. »
Et les femmes de Madduwatta, ses enfants, leurs captifs civils et ses biens furent ramenés en […] Alors Kupanta-Kuranta […], et il s’empara de sa […] maison, et pris ses femmes, ses enfants et leurs captifs civils, et absolument tous leurs biens. […] Parce qu’ils ont tous péché contre le serment, les dieux les ont saisis. Et Madduwatta s’est échappé nu tout seul. Seuls quelques hommes ont réussi à s’échapper, mais ils ont tout pris.
Et quand le père de Ma Majesté appris cela, alors il envoya Pesini, un noble, […], avec une infanterie et des chariots, pour secourir Madduwatta. Et ils sont partis, mais quand ils sont arrivés vers lui, ils ont trouvé les femmes de Madduwatta, ses enfants, leurs prisonniers civils et leurs biens dans la ville de Sallauwassi (4), et ils les lui ont rendus. Et ils trouvèrent même les femmes, les enfants, les civils captifs et les biens de Kupanta-Kuranta à Sallauwassi (4), et ils les donnèrent également à Madduwatta. Et Kupanta-Kuranta s’est tenu à l’écart, et Kupanta-Kuranta s’est enfui […] seul. Ils s’emparèrent de tout cela et réinstallèrent Madduwatta à sa place.
Les éminents nobles Piseni et Puskurunuwa, fils d’Ah[...], qu’il envoya à Sallauwassi (4), firent la guerre au nom de Madduwatta, et ils auraient pu être tués pour Madduwatta.
Mais plus tard, Attarsiya, le dirigeant d’Ahhiya, est venu et a comploté pour te tuer, Madduwatta. Mais lorsque le père de Ma Majesté l’apprit, il envoya Kisnapili, l’infanterie et les chars dans la bataille contre Attarissiya. Et toi, Madduwatta, tu n’as pas non plus résisté à Attarissiya, mais tu as cédé devant lui. Ensuite, Kisnapili s’est précipité vers toi depuis le Hatti. Kisnapili est allé au combat contre Attarissiya. 100 chars et [...] mille fantassins d’Attarissiya se sont préparés au combat. Et ils se sont battus. Un officier d’Attarissiya a été tué et un de nos officiers, Zidandza, a été tué. Puis Attarissiya s’est éloigné de Madduwatta et est parti vers son propre pays. Et ils ont réinstallé Madduwatta à sa place.
Plus tard, la ville de Talawa commença les hostilités, et Madduwatta écrivit ainsi à Kisnapili : « Je vais attaquer Talawa. Vous, allez à la ville d’Hinduwa. J’attaquerai Talawa, et alors les troupes de Talawa ne pourront pas venir aux secours d’Hinduwa, afin que vous puissiez détruire Hinduwa ». Et Kisnapili a conduit ses troupes à Hinduwa pour le combat.
Ensuite parce que Madduwatta n’est pas allé à Talawa pour se battre, mais a en fait écrit aux habitants de Talawa en disant : « Les troupes du Hatti viennent à Hinduwa pour se battre. Bloquez la route devant elles et attaquez-les ! » Alors ils ont déployé les troupes de Talawa sur la route. Ils ont ensuite bloqué le passage de nos troupes et les ont mises en déroute. Ils ont tué Kisnapili et Partahulla. Et Madduwatta en a ri aux éclats.
Ensuite, Madduwatta détourna les habitants de Talawa du Hatti et, sur décision de leurs aînés, ils commencèrent à marcher avec lui. Et il leur fit prêter serment, et en plus ils commencèrent à lui rendre hommage.
Mais plus tard, Kupanta-Kurunta était un ennemi du père de Ma Majesté, tandis que toi, Madduwatta, tu étais en paix avec lui. [...] et tu lui as donné ta fille en mariage. Tu as écrit ainsi à Ma Majesté : « Maintenant, il va [...] Kupanta-Kuranta, et je lui écrirai ainsi : « Viens à moi, et je te donnerai ma fille en mariage. » S’il vient à moi, alors je le saisirai et je le tuerai. » et quand Madduwatta m’écrivit ainsi, moi, Ma Majesté, je pensais ce qui suit : « Kupanta-Kuranta a juré ces choses à Madduwatta, et il a en mariage la fille engendrée du premier. Serait-il en train de comploter le mal contre son gendre et sa propre fille ? Est-ce qu’il arrangerait sa mort ? Et en plus, aurait-il un penchant affectif pour un étranger ? [...] Et je suis bien entré dans le vif du sujet, ô Madduwatta. » [...] Je lui ai répondu ainsi : « Fais ce qui te semble bon ».
[...] J’ai donné. Parce que Partahulla était vivant, [...] il avait sa [...] fille. Moi, Partahulla, [...] Tu n’agis pas [...] Mais Madduwatta m’a dit ce qui suit : « C’est la coutume de notre pays. » [...] Madduwatta m’a dit ceci : « [...]
Cinq lignes absentes.
[...] Madduwatta écrivit ainsi : « [...] toi maintenant [...] » Alors Kupanta-Kuranta écrivit ainsi à Madduwatta : « [...] Parce que [...] contre moi, emmène ta fille ! Je ne la prendrai pas en mariage. [...] Si elle vient vers moi, je l’arrêterai et la tuerai. » [...] Elle fait une génuflexion.
[...] Et quand le père de Ma Majesté t’a donné à occuper le pays de la rivière Siyanta, [...] Mais toi, Madduwatta, tu n’étais pas un garde-frontière ni un éclaireur contre les terres étrangères. Et bien que tu ais dit au père de Ma Majesté ce qui suit : « Dès que vous, Votre Majesté, monseigneur, me convoquerez en campagne. Je viendrai immédiatement à votre aide. » Quand le père de Ma Majesté t’a donné la Terre de la rivière Siyanta à occuper, puis t’a fait prêter serment de fidélité et t’a fait prêter le serment suivant : « Le père de Sa Majesté t’a maintenant donné le pays de la rivière Siyanta . Sois un garde-frontière et un éclaireur du père de Sa Majesté contre les pays étrangers. Et surveilles les pays étrangers. Si quelqu’un dit devant toi une parole d’hostilité, tu ne cacheras rien au père de Sa Majesté, mais écris tout. Si un pays commence les hostilités, attaques-le immédiatement et tu t’ensanglanteras immédiatement les mains. De plus, tu n’occuperas pas une autre terre ou une autre vallée fluviale au-delà du Pays de la rivière Siyanta. »
Mais Madduwatta a transgressé le serment fait au père de Ma Majesté, et il a pris tout le pays d’Arzawa (5), et il l’a gouverné. Mais tu avais mis sous serment la question du pays d’Haballa (5) en ces termes : « Ou je frapperai le pays de Haballa (5), ou bien je l’emporterai avec les captifs civils, le bétail et les moutons, et je le remettrai à Ta Majesté ». Mais par la suite, tu as frappé le pays de Haballa (5), tu ne l’as pas capturé et tu ne l’as pas remis à Ma Majesté.
Madduwatta l’a pris pour lui. Il n’arrêtait pas d’écrire au général : « Je m’approcherai du pays de Haballa en passant par votre territoire. » Il l’a laissé passer en disant : « Va, frappes le pays de Haballa, ou fais-en la conquête ! » Mais lorsque le général l’a laissé passer, par la suite, il (Madduwatta) lui aurait bloqué les routes et l’aurait attaqué par derrière. Et dans cette affaire, Antahitta, le chef, et Mazlauwa, le dirigeant de Kuwaliya, (6) sont des témoins contre lui.
En outre, il s’empara d’autres terres appartenant à Ma Majesté : le pays de Zumanti, le pays de Wallarima, le pays d’Iyalanda, le pays de Zumarri, le pays de Mutamutassa, le pays d’Attarimma, le pays de Suruta (Saranduwa) et le territoire de Hursanassa. Et de plus, il n’a pas permis aux messagers de ces pays de se présenter devant Ma Majesté. Enfin, il ne permettait pas que le tribut qui incombait à quiconque soit porté devant Ma Majesté, mais il le prenait toujours lui-même. Et il mit à la charrue les chevaux de Ma Majesté qui s’y trouvaient.
« Mais tu as occupé la ville d’Upnihuwala de ta propre autorité. Et de plus, toi, Madduwatta, tu as continué à prendre pour toi les fugitifs du Hatti qui voyageaient vers toi. Le père de Ma Majesté et Ma Majesté t’ont écrit à plusieurs reprises après eux, mais tu ne les a pas rendus. Et lorsque nous te sollicitons sur un sujet, tu ne nous présentes pas ensuite de défense dans cette affaire. Ensuite, tu parles d’autres sujets. Tu nous réponds toujours sur d’autres sujets. »
Mais plus tard, moi, Ma Majesté, j’ai fait sortir l’infanterie et les chars du pays de Sallapa et du pays de [...]. Mais Madduwatta fit prêter serment aux chefs du pays de Pitassa et aux anciens de Pitassa contre Ma Majesté, et les égara en disant : « Soyez mes partisans ! Occupez les terres de Sa Majesté ! Attaquez le Hatti ! » Ensuite, ils ont attaqué les terres de Ma Majesté et ont incendié les villes fortifiées. Moi, Ma Majesté, j’y suis allé et mes propres troupes ont montré leur cœur triomphant. À cette époque, Madduwatta cachait ses yeux [...] aux habitants de Pitassa.
Mais [...] il a écrit encore et encore à Kupanta-Kuranta : [...] et l’a induit en erreur [...] Et il l’a lui-même prêté serment à plusieurs reprises comme suit : « Je suis maintenant un garde-frontière et un gardien de ces terres. Et si quelqu’un me dit une mauvaise parole, je ne cacherai rien à Votre Majesté, mais je le divulguerai pleinement. Si quelque pays commence les hostilités, tandis que les troupes de Votre Majesté font la guerre – parce que je suis à proximité, je l’attaquerai immédiatement et je me saignerai immédiatement les mains. »
Et au début, Madduwatta lui-même a prêté serment ce qui précède, mais plus tard, il a transgressé le serment. Par la suite, il ne les a pas attaqués, mais a même fermé ses yeux. Moi, Ma Majesté, je dois [...] pour lui. Mais en réponse, Madduwatta l’a traité de manière sournoise. Et concernant le [...] pays de Pitassa, il avait déjà prêté serment. Je remets dix attelages de chevaux et 200 fantassins à Zuwa, le porteur du sceptre [...] L’ennemi s’est arrêté en contrebas de la ville de Marasa, et ils ont tué Zuwa, le porteur du sceptre. A […], ils ont juré. Et ils fournissaient de la nourriture et des boissons à son infanterie et à ses chars [...] Puis ils s’en allèrent et mirent le feu à la ville de Marasa. Ils l’ont brûlé.
Mais par la suite, Moi, Ma Majesté, j’ai envoyé Mulliyara, le porteur du sceptre, en mission vers Madduwatta, et je lui ai donné les instructions écrites suivantes pour Madduwatta : « Pourquoi as-tu pris le pays de Haballa, qui est un pays de Ma Majesté ? Rends-le-moi maintenant. » Et Madduwatta dit ainsi à Mulliyara : « Le pays de Haballa est un pays [...], et il est du côté de Sa Majesté, mais j’ai conquis le pays d’Iyalanda, le pays de Zumarri et le pays de Wallarimma par la force des armes. Ils m’appartiennent ».
Niwalla, le chasseur de Ma Majesté, s’est enfui et est allé vers Madduwatta, et Madduwatta l’a accueilli. Puis, au début, moi, Ma Majesté, j’ai écrit après lui à plusieurs reprises : « Niwalla, le chasseur de Ma Majesté, s’est enfui et est venu vers toi. … Saisis-le et rends-le-moi ! » Au départ, Madduwatta [...] répétait : « Personne n’est venu vers moi ! ».
Maintenant, Mulliyara est allé vers lui et a trouvé le fugitif dans sa maison. Il a dit ce qui suit à Madduwatta : « La question d’un fugitif est sous serment pour vous » : « Vous renverrez toujours à sa Majesté tout fugitif du Hatti qui viendra à vous ! » Mais Niwalla, le chasseur de Sa Majesté, s’est enfuit. Sa Majesté t’a écrit à plusieurs reprises : « Mais tu le caches. Maintenant, saisis-le ! »
Alors Madduwatta répondit ainsi à Mulliyara : « Le chasseur [...] et il appartient à la maison de Piseni. [...] la maison de Piseni, mon fils [...] »
Et il a pris quelques personnels de maisons de la ville de Mararmaha [...] J’ai écrit ceci : « Pourquoi as-tu pris celui-là ? » [...] il a écrit : « Il est descendu de cet endroit [...] Il viendra auprès de Votre Majesté, et [...] j’enverrai [...] » Parce que Muksu [...].
Madduwatta [...] le sacrifié […]
[...] au pays de Karkisa (7) [...] qu’il s’est emparé. Pourquoi avez-vous tué ces personnes pour Ma Majesté ? [...] « Madduwatta a restitué les six [...] personnes de maisons. »
Le rapport de Mulliyara : « J’ai donné la tablette à Madduwatta en disant : « Sa Majesté a dit ainsi [...] : Parce que la terre d’Alasiya appartient à Ma Majesté, et que les habitants d’Alasiya me rendent hommage – pourquoi l’as-tu continuellement attaqué ? » Mais Madduwatta dit ainsi : « Quand Attarissiya et le souverain de Piggaya attaquaient le pays d’Alasiya, je l’attaquais souvent aussi. Mais le père de Sa Majesté ne m’en avait jamais informé, et Sa Majesté ne m’avait jamais informé ainsi : « Le pays d’Alasiya est à moi – reconnais-le comme tel ! » Si Sa Majesté réclame effectivement maintenant la restitution des captifs civils d’Alasiya, je les lui rendrai ». « Et étant donné qu’Attarissiya et le dirigeant de Piggaya sont des dirigeants indépendants de Ma Majesté, tandis que toi, Madduwatta, tu es un serviteur de Ma Majesté. – pourquoi les as-tu rejoints ? »
De plus, [...] : apportait le message suivant : « Le cerf ne crie pas. Il ne mord pas. Il ne s’échappe pas. [...] poursuit le cerf. Mais parce que le cochon crie, celui qui [...] au cochon [...] qu’il tue. Je crierai comme le cochon, et alors je mourrai […] ». »
Première tablette d’accusation de Madduwatta.
Remarques :
(1) Le mont Zippasla est probablement le mont Salbacus de l’époque gréco-romaine. Les classiques Apollonia Salbace et Heraclea Salbace sont identifiées non loin.
(2) Gonnet a considéré que ce mont Hariyati était l’actuel Arayit dagi près de Sivrihissar
(3) Ce Kupanta-Kuranta est généralement considéré comme le premier roi d’Arzawa au 15e siècle avant J.C. Un autre Kupanta-Kuranta a été roi de Mira. Il faut remarquer que, dans ce texte, ni le pays de Mira ni le pays des Lukka n’est mentionné : seul l’Arzawa apparaît. Cependant, les lieux géographiques mentionnés et ce nom de roi (bien souvent, dans un même pays, les mêmes noms de roi se retrouvent entre les générations) localisent les faits vers ces pays.
(4) Sallauwassi, semble être Salawassa, la classique Syllion, mais est plus probablement Salahsuwa, la classique Sagalassos en Pisidie. Le présent récit est plus en faveur de la dernière localisation.
(5) Il faut noter, dans ce paragraphe, que le Haballa n’est pas considéré comme faisant partie de l’Arzawa. Aussi, dans ce texte, il faut comprendre que l’Arzawa est l’Arzawa mineure, sans l’intégration du Haballa, du pays de Mira et du pays de la rivière Seha. Probablement qu’à cette époque les deux derniers pays n’existaient pas encore. Madduwatta est d’ailleurs peut-être l’initiateur de l’intégration du Haballa en Arzawa et le début de l’extension vers le nord du pays des Lukka (le futur pays de Mira) car bien que Madduwatta s’est emparé de l’ensemble de l’Arzawa, Kupanta-Kuranta a continué de régner.
(6) Le pays des Lukka est extrêmement montagneux et difficile à traverser. Ce paragraphe montre que, depuis le lieu de résidence de Madduwatta, situé dans ce blog à l’ouest de la classique Lycie, pour attaquer le pays de Haballa il a eu besoin de passer par le Kuwaliya. Cela situe le Haballa à l’orient du pays des Lukka. Par ailleurs, cela montre que Madduwatta disposait d’importants moyens terrestres, en plus de moyens maritimes, puisque, vers la fin du récit, il est précisé qu’il a effectué des campagnes militaires contre l’île de Chypre.
(7) Les lacunes ne permettent pas d’avoir d’élément de localisation de ce Karkisa. Des homonymes sont possibles.
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