La forteresse d’Aias à Yumurtalik, le lieu appelé « I’e » durant l’âge du bronze ?

Yumurtalik est une ville de Turquie située au sud d’Adana. Sur cette commune, une ancienne forteresse appelée Aias, construite sur le mont Zeytinbeli Höyük, dominait autrefois un port.
http://www.orient-latin.com/fortresses/aias
Lors de l’époque gréco-romaine, la ville s’appelait Aléios ou Aigai, en latin Aegée. Elle a été active à partir de 2000 avant notre ère. Des poteries hittites du 17e siècle avant J.-C y ont été trouvées.
Parmi les nombreux sceaux et scarabées découverts en Cilicie, au musée d’Adana, certains proviennent de Zeytinbeli Höyük, notamment un scarabée en serpentine rouge sombre.
Dans ce blog, ce site archéologique a initialement été perçu comme pouvant être la paléo-assyrienne Hahhum. Mais les nombreux textes de Kultepe incitent à voir Hahhum plus proche de Zalpah, dans la vallée du Balikh.
Le paysage de la région devait être différent au 2e millénaire avant notre ère de par l’apport, sur 4 millénaires, d’alluvions des rivières voisines. Tarse, par exemple, était en bord de mer. Aussi il est possible que cette ville et les collines avoisinantes constituaient une île ou une presqu’île dans l’antiquité. Hérodote a qualifié les Ciliciens d’Hypachéens ou Hypachaoi, c’est à dire « sous Achai ». Cela peut provenir d’un simple constat géographique : La Cilicie se situait sous l’île d’Agai.
Une origine grecque des plus anciennes populations y a longtemps été perçue. Il s’agit peut-être de la cité évoquée dans le chant VI de l’Iliade, lorsque Glaucos décrit sa généalogie et que Bellérophon fut pris en inimitié par les Dieux, il erra seul dans le désert d’Alèios, avant de combattre les Solymes illustres.
La ville de nom « I’e » est une des sept forteresses, et leurs places commerciales, qu’Idrimi, roi d’Alalakh, a conquis suite à des expéditions au pays du Hatti. La date probable de la prise de la cité et la position relative de ce lieu avec les autres rend ce rapprochement tout à fait plausible.
Ce serait alors une explication de l’émergence d’un pays de navigateurs appelé « Ahhiyawa ».
Ces hypothèses sont confortées par la récente découverte de deux stèles à Arsuz, un lieu-dit de Uluçınar, plus au sud. Leur traduction montre que l’auteur est un roi Suppiluliuma de Palastin, qui proclame une victoire sur les pays voisins d’Adana et de Hiyawa, vers le 10e ou le 9e siècle avant notre ère.

https://bijbelvorser.wordpress.com/2016/08/24/aigai-poseidon-mosaic/

Il est possible que cette cité soit désignée Ahta dans les annales de Teglath-Phalasar III (voir le texte 35 de « The Royal Inscriptions of Tiglath-Pileser III (755-727 BC)): « La cité de Resi-suri, mont Sapuna, la cité Ahta, la place de maché du bord de la mer, l’entrepôt royal, la montagne des buis » .
Ce peut être le toponyme « Haqqa » des tablettes de Kanès, mais le nombre de mentions est trop faible pour avoir une bonne certitude.

Mes notes de vraisemblance :
Aléios ou Aigai en grec, Aegée en latin, était le port d’Aias à Yumurtalik à l’époque gréco-romaine : 5/5
« I’e » désignait le port d’Aias à Yumurtalik au début du 2e millénaire avant J.-C. : 3/5
« I’e » désignait le port d’Aias à Yumurtalik au début du 2e millénaire avant J.-C. : 3/5
« Haqqa » désignait le port d’Aias à Yumurtalik dans les textes paléo-assyriens : 2,5/5
A la fin de l’âge du bronze, « Hiyawa » désignait la forteresse et le port d’Aias à Yumurtalik : 2,5/5

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