Hurama des textes paléo-assyriens était la classique Urima

En Anatolie, au début du 2e millénaire avant notre ère, dans les textes de Kanès, Hurama apparaît comme étant une ville importante, disposant d’un karum. Par voie de transport terrestre, c’est à dire à l’aide d’ânes, Hurama était une destination lorsque la Sukinnu Route n’était pas ouverte.
Le texte Kt 94/k924 montre une proximité avec Salahsuwa : « Des 197 textiles qui ont été laissés dans Timelkiya, [...] x sont prévus pour la contrebande [...] Les autorités de Salahsuwa et Hurama ont levé la « nishatum-taxe ». Salahsuwa et Hurama perçoivent ensemble la taxe « nishatum ».
Gojko Barjamovic, Thomas Chaney, Kerem Coşar, Ali Hortaçsu et Joost Blasweiler voient Hurama à Akçalıuşağı :
https://vici.org/vici/78280/?lang=fr
B. Hrozny dans « Journal of the Czechoslovak Oriental Institute, Praque » a émis l’idée que la paléo-assyrienne Hurama puisse être la classique Urima située à Horum Höyük, en Turquie, dans la vallée de l’Euphrate. C’est maintenant aussi la conviction de ce blog.
Ceci apparaît surtout dans les tablettes médio-assyriennes et néo-assyriennes :

  • Dans des textes de Teglath-Phalasar I : il est question d’arbres-Urumi et de monts Aruma ou Aramu, d’Uruméens qualifiés de gens hittites qui n’ont jamais été soumis.
  • Dans les annales d’Assurnasirpal II, qui indiquent que le pays d’Arumu avait pris de force Sinabu et Tidu, des forteresses qu’un roi Assyrien Salmanasar (I ou II) avait reprises sur Nairi, mais qui avaient été à nouveau conquises par le pays d’Arumu. En final, Assurnasirpal II a ramené ces villes dans le giron d’Assur. (Cela correspond à l’extension vers l’orient des pays de Kummuhu et Kummanu observée dans les textes médio-assyriens : il est donc probable que notre ville a été une capitale d’un de ces pays). D’ailleurs dans VAT 9638 + VAT 10359 édité par Harrassowitz dans « Historische und historisch-literarische Texte » il est question d’une « terre intérieure (à l’Assyrie) d’Urumu ».
  • Dans les annales de Salmanazar III, qui précisent que le roi d’Aramu s’était emparé des villes de Pitru (Pitura) et Mutkinu (Mutkinu) du temps d’Ashur-kirbi roi d’Assyrie.
  • Dans les annales de Teglath-Phalasar III, qui classe la ville d’Hurmu dans le pays d’Unqi : d’ailleurs D.D. Luckenbrill, dans son index des noms propres indique qu’Hurmu est Urima, c’est à dire Orum.

La diversité d’orthographes a probablement été la cause d’erreurs d’interprétations entre les Uruméens et les Araméens dans les textes.

Horum Höyük a fait l’objet de fouilles archéologiques, entre 1996 et 1999, dans le cadre de la construction d’un barrage. Le site est maintenant sous les eaux.
Dans un premier secteur, aussitôt après une couche médiévale, un niveau assez bien conservé a été daté du bronze ancien IV (2300 à 2000 avant J-C). Dans une autre zone, des bâtiments, estimés du début du deuxième millénaire avant notre ère ont été exhumés.
Le tell a été signalé pour la première fois en 1850, par F. R. Chesney, sous le toponyme Oroum ou Graum et identifié avec Urima/Ourima mentionné par Ptolémée.
C’est une étape des tables de Peutinger, sous la dénomination « Arulis ».
https://www.cambridge.org/us/talbert/talbertdatabase/TPPlace2614.html
Un autre site, tout proche, celui de Bindikli Harabe, a probablement représenté la même ville à une époque plus récente.
https://books.openedition.org/ifpo/7103
https://books.openedition.org/ifpo/7106
https://www.persee.fr/doc/anata_1018-1946_1999_num_7_1_933

Mes notes de vraisemblance :
Hurama était la classique Urima, à Horum Höyük : 3/5

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