Le Tell Es-Sakan est l’ancienne Akshak ?

 

Le Tell Es-Sakan a été découvert par hasard, en 1998, suite à la construction d’un immeuble. Ce qu’on en connaît provient uniquement de travaux d’une équipe de sauvetage Franco-Palestinienne, effectués en 1999 et 2000.

Le tell Es-Sakan est un site archéologique palestinien de la bande de Gaza. Il présente une superficie de 5 ha. La séquence archéologique du site, en neuf couches de neuf mètres, couvre la période du bronze ancien de 3300 à 2350 avant notre ère. Deux phases sont distinguées : une occupation égyptienne sur trois niveaux puis une occupation cananéenne pour les six niveaux restants. La ville était entourée d’une fortification qui a été détruite puis reconstruite. La couche de fondation du tell appartient à la culture prédynastique Nagada III. La puissance maximale de la cité est à situer vers 2650. Elle est abandonnée vers 2350, comme beaucoup d’autres villes du Levant à cette époque-là. Preuve d’une insécurité globale dans cette région vers l’époque de Sargon d’Akkad. L’occupation humaine prend alors le relais sur les tells el-Moghaqa et el’Ajjul très proches, à 500 m, à partir de 2100 avant notre ère. Une continuité d’utilisation d’un même nom de ville pour un de ces tells est probable.

Voici une communication relative à cette fouille de M. Pierre de Miroschedj :
https://www.academia.edu/1820545/Les_fouilles_de_Tell_es-Sakan_Gaza_nouvelles_donn%C3%A9es_sur_les_contacts_%C3%A9gypto-canan%C3%A9ens_aux_IVe-IIIe_mill%C3%A9naires

C’est un site égyptien daté d’avant l’existence de l’Égypte. Ces trouvailles reposent la question de la formation du pays des pharaons et de l’existence d’un centre de pouvoir initial situé vers le sud de la côte levantine.

Ce site, associé au tell d’el-Moghraqa où un sceau paléo-assyrien et des traces de Thoumosis III ont été trouvées, est le toponyme « Aschukhen », n°58, sur les listes des pylônes de Karnak.
https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1179/lev.2002.34.1.229?journalCode=ylev20

Il n’est pas impossible que cette même ville fut Sakhebou
Le nom hiéroglyphe égyptien du tell Es-Sakan est possiblement Sakhebou. Cette cité est mentionnée dans le conte du papyrus Westcar qui relate la naissance des trois premiers pharaons d’une nouvelle dynastie. L’épouse du grand prêtre de Rê de Sakhebou, reçut la visite du dieu qui conçut avec elle la prochaine lignée de pharaons.

Il n’est pas impossible que cette même ville fut Akshak des archives de Mésopotamie
Des tablettes, retrouvées à la fois en Babylonie et à Ebla, évoquent une cité importante appelée « Akshak ». Enshakushana a conquis cette ville du pays d’Upi (en Mésopotamie ou au Levant ?) puis Kish, dont il déclare avoir capturé son roi Enbi-Eshtar.

En effet, une tablette de listes des dynasties royales (trouvée en Mésopotamie) fait apparaître une dynastie d’Akshak avec 6 rois qui auraient régné pendant 99 ans, entre deux dynasties de Kish.
Dans la chronique Weidner, un des rois d’Akshak est mentionné comme étant contemporain de Kug-baba de Kish, la femme aubergiste, la seule femme qui régna sur tout Sumer, et qui serait de l’époque de la construction des pyramides.

Pourquoi tell Es-Sakan serait-il Akshak ?

  • D’abord phonétiquement, le rapprochement est évident ;
  • La ville antique, d’après des tablettes mésopotamiennes, était située vers le pays d’Upi : Damas était la capitale d’un tel nom de pays vers 1350 avant notre ère ;
  • Enfin, les séquences archéologiques sont en phase avec les textes traduits.

Mes notes de vraisemblance :
Le Tell Es-Sakan, puis le Tell el-Moghaqa, était Aschukhen des listes des pylônes de Karnak : 3,5/5
Sakhebou des hiéroglyphes égyptiens était le Tell Es-Sakan : 2,5/5
La ville d’Akshak du pays d’Upi était le Tell Es-Sakan : 2,5/5

 

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