Tell el-Husn : Bit-Sani ou Beth Shean en Israël

Dans l’actuel pays d’Israël, le long du Jourdain, deux tells anciens sont à 5 km l’un de l’autre : Tell es-Sarem et Tell el-Husn (qui signifie « le mont de la Forteresse ») débaptisé maintenant en Beth Shean. Ce dernier site a été appelé Scythopolis par l’écrivain juif Flavius Josèphe, alors que Pline l’Ancien le désignait Nysa. Beth Shean a été habitée sans interruption depuis le chalcolithique jusqu’à aujourd’hui.
Des fouilles archéologiques y furent conduites :

  • Entre 1921 et 1933, par l’Université de Pennsylvanie sous les directions de C. S. Fisher, A. Rowe, et G. M. FitzGerald ;
  • En 1980, par Yadin Geva ;
  • Entre 1989 et 1996, par « the Hebrew University », sous la direction d’Amihai Mazar.

http://www.biblelieux.com/beth_shean.htm
Les fouilleurs y ont exhumé une grande quantité d’objets de différents styles intermédiaires entre ceux de Syrie, de Mésopotamie, des Hittites, de Chypre et d’Égypte.
Des stèles de tailles monumentales, comprenant des inscriptions des règnes de Seti I et de Ramsès II, y furent trouvées. Elles sont entreposées à Jérusalem, au musée de Rockefeller. Notamment, il faut remarquer une statue taille-réelle de Ramsès III et un linteau couvert de hiéroglyphes.
Les archéologues en ont déduit que Beth-Shean fut le centre de domination égyptien durant la deuxième partie du Nouvel Empire, pourtant, de nombreux scarabées attestent une présence égyptienne dès le règne de Thoutmosis III. D’autres scarabées sont datés du Moyen Empire Égyptien.

Dans les lettres d’Amarna de l’époque d’Akhénaton, une ville est mentionnée dans la lettre EA289 sous le nom de Bit-Sani. Elle y apparaît comme étant effectivement une cité de garnison. Dans la littérature on trouve aussi les désignations locales : Beisan ou Beesān ou Baysan.

Il faut aussi noter la découverte sur ce site d’au moins trois stèles, elles-aussi couvertes de hiéroglyphes, avec le nom « Amenemapt », c’est à dire « Amon d’Opé ». Sur la plus connue, appelée stèle de Mekal, documentée par Henry O.Thompson dans « Mekal, the God of Beth-Shan », la désignation de la cité apparaît associée au dieu vénéré : « Mekal, le grand dieu, seigneur de Beth-Sanu », ainsi que le nom de son concepteur « Faite pour l’architecte Amenemopet, vénérable, par son fils Paraemheb ». Une autre, extraite d’une couche archéologique de l’époque de Thoutmosis III, est au nom d’un « Amenemopet superviseur des deux greniers du seigneur des Deux Terres ». Or, il s’agit d’un titre similaire à celui de l’auteur des « Instructions d’Amenemopé », appelé aussi « Enseignement d’Amenemopé » ou « Livre des Sagesses ». Dans ce célèbre papyrus, l’auteur, fils de Kanakht, se dit « justifié dans Opé » et possesseur d’une pyramide à l’ouest de Sanu.

Curieusement, il faut constater, dans trois lieux géographiques éloignés les uns des autres, la présence du couple de toponymes Opé/Sanu. Dans cette ville donc, mais aussi à Tanis, en Égypte et à Subat-Enlil en Haute-Mésopotamie. Il faut peut-être y voir la concrétisation, dès les débuts de l’âge du bronze, du concept de « Ville ambassade » découvert dans les archives de Mari.

Mes notes de vraisemblance :
Le Tell el-Husn était la ville désignée « Bit-Sani » ou « Beth-Sanu » : 4/5
Le Tell el-Husn était la biblique Beth Shean : 4/5

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