Le Tell Mardikh : la ville d’Ebla du 3e millénaire avant J-C

C’est une équipe d’archéologues italiens, dirigée par Paolo Matthiae, qui a exhumé, de 1964 à 1975, le grand site de Tell Mardikh, situé en Syrie du Nord-Ouest.
https://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/1293/
Il s’agit de la fouille archéologique la plus fructueuse en termes de nombre de tablettes cunéiformes : environ 17 000, datées entre 2350 et 2250 avant notre ère, alors que la plupart des bâtiments et objets retrouvés sont estimés du début du 2e millénaire.
L’exhumation d’un fragment de statue d’homme en basalte portant la mention d’un roi d’Ebla fut le premier indice du rapprochement entre le tell Mardikh et la cité disparue. La traduction des textes confirma la découverte de cette ville, qui était, par ailleurs, connue de textes de Mésopotamie, notamment de tablettes du site d’Uruk. Les traducteurs ont été surpris d’y trouver des toponymes toujours existants 4 millénaires plus tard.

C’est aussi la trouvaille archéologique qui a soulevé le plus d’espoirs dans l’explication de la bible :
http://www.interbible.org/interBible/decouverte/archeologie/2008/arc_080411.html

Le principal changement contemporain de la découverte est le déplacement géographique des lieux d’intérêts et de pouvoir connus de la haute antiquité : alors que la Mésopotamie était le centre d’attraction des savants et chercheurs du début du 20e siècle, depuis, les sites de Haute Mésopotamie et du Levant ont regagné en intérêt.

Cependant, le toponyme Ebla, ou Ibla, n’est quasiment pas mentionné dans ces archives du Tell Mardikh. Saza y est la dénomination la plus fréquente.

Ouvrage "Ebla and its Landscape"

Ouvrage « Ebla and its Landscape »

Dans une tablette est évoquée une réception importante d’argent afin de construire le Temple de Kura – que les archéologues ont identifié dans les ruines comme étant le Temple Rouge – alors que dans un autre écrit ce sanctuaire de Kura est situé dans Saza. Aussi Paolo Matthiae dans « Ebla and its Landscape » considère qu’il s’agit de la désignation, sous ce vocable, du palais royal (ou de l’ensemble du complexe palatial) exhumé des ruines du Tell Mardikh.
Aussi, il faut retenir que la dénomination locale du lieu était plutôt « Saza ».
http://earlyworldhistory.blogspot.fr/2012/03/ebla.html

Si la ville d’Ebla a connu son apogée dans la deuxième partie du 3e millénaire, les travaux archéologiques ont montré qu’elle fut reconstruite et acquit une nouvelle prospérité au début du deuxième millénaire jusqu’à sa destruction, vers 1600 avant J.-C. Alors que les archives d’Alalakh évoquent Ibla, il est curieux qu’aucune tablette de Mari ne la mentionne. Pourtant le tell Hariri nous a délivré une multitude de toponymes de toute la Haute-Mésopotamie de l’époque.

Dans ce blog, il est proposé une triple désignation ancienne du Tell Mardikh :

  • Ebla, lors du troisième millénaire avant notre ère ;
  • Subat-Samas, en début de deuxième millénaire ;
  • Samsimuruna durant l’âge du fer.

Mes notes de vraisemblance :

Ebla était la ville du tell Mardikh au 3e millénaire avant J-C : 4/5
Saza désignait le palais d’Ebla, et était le nom local du tel Mardikh : 3/5

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