Crocodilopolis, les ruines de Kiman Faris à Medinet el-Fayoum ?

 

En Égypte, Medinet el-Fayoum est le plus souvent simplement désignée « Fayoum ». A proximité de cette ville se trouvent les ruines de « Kimân Fâris ». Dans les années 1877-1878, ce tell a servi de matière première afin de fournir du calcaire aux terres agricoles (Sebâkh). A cette occasion, de nombreux papyrus ont été trouvés et achetés par des collectionneurs privés. La plupart sont des correspondances, de l’époque romaine, de soldats d’une cavalerie. Elles montrent que la ville s’appelait alors Arsinoé. Ce nom provient d’une reine de Ptolémée II, et ne peut pas être antérieur à ce règne.
Sur l’ancien site, les matières les plus durs, moins exploitables, c’est à dire les statues ou les pierres, sont restées sur place et font l’objet d’une réhabilitation.

Le nom « Fayoum » est une déformation du Copte « Phiom » qui lui-même provient de « Pa-yom » qui signifie « Le Lac » au Nouvel Empire Égyptien. Par exemple, on trouve cette dernière désignation dans une donation de Ramsès III, ainsi formulée : « Les gens à qui il a donné dans le temple de Sobek de Shedet, Horus, habitant de Pa-yom ». Il en été déduit que le temple de Sobek de Shedet se trouvait dans cette région.
Sur sa stèle de la victoire, Piânkhy évoque une ville appelée « Hout neter Sobek », c’est à dire « Maison du Seigneur Sobek ». Or l’expression « Sobek de Shedet », ou « Skedet », est un classique des statuettes découvertes à Kinan Faris. Plusieurs colonnes de granite du Moyen Empire mentionnent : « Sobek de Shedet, l’Horus qui réside dans Shedet ». Alors qu’à Soknopaiou Nésos, plus au nord du Fayoum, il est Sobek, seigneur du Lac, « Sobek-Neb-Payou », ce qui donne Soknepaiou. A Tebtynis, à côté du village actuel de Tell Oumm el-Baragat, dans le sud-est du Fayoum, il est adoré sous l’intitulé Sobek, Seigneur de Tynis, d’où la dénomination grecque de Soknebtynis.
Ce sont ces éléments qui ont amené les spécialistes à conclure que Shedet était la dénomination ancienne des ruines de Kinan Faris, avant Arsinoé.

C’est probablement cette ville qu’Hérodote appelle « Crocodilopolis » lorsqu’il introduit sa description du labyrinthe d’Égypte, constatée de ses yeux, au-dessus du lac Moéris. Un temple y avait été érigé en l’honneur du dieu où on gardait un crocodile nommé Petsuchos, « fils de Sobek », dans un étang entouré d’une plage de sable.
Mais, vu le nombre important de lieux de culte de Sobek dans le Fayoum, rien n’est sûr. D’autant plus qu’il est admis qu’il y avait dans l’antiquité une hauteur d’eau dans le lac beaucoup plus importante qu’aujourd’hui, aussi il est possible que Kinan Faris fusse sous l’eau.
Voici une cartographie des toponymes gréco-romains réalisée à partir des textes des abondants papyrus découverts dans cette région :
http://www.trismegistos.org/fayum/fayum2/map.php?geo_id=326

Mes notes de vraisemblance :
Au début de notre ère, Arsinoé était le nom de la ville représentée par les ruines de Kinan Faris : 5/5
Au 2e millénaire avant notre ère, Shedet était le nom de la ville représentée par les ruines de Kinan Faris : 2,5/5
Le nom Grec de la ville représentée par Kinan Faris était Crocodilopolis : 2,5/5

 

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