Le Tell Bi’a est sur un affluent de l’Euphrate, le Balikh, à proximité de la ville actuelle de Ar Raqqa en Syrie.
Les fouilles du tell ont été conduites par une équipe allemande dirigée par Strommenger et Kholmeyer. Elles ont débuté il y a plus de trente ans.
http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2011.lazzarini_cm&part=293380
Le Tell semble avoir été très actif entre 2900 et 2300 avant J.-C. Ce qui est confirmé par de nombreuses mentions dans les archives d’Ebla. Six tombes monumentales, similaires à celles d’Our, ont relancé le débat sur la compréhension de celles de la grande ville de Mésopotamie.
382 textes ont été trouvés sur le tell Bi’a. Jean-Marie Durand et Lionel Marti y ont reconnu une majorité de tablettes de l’époque de Yahdun-Lîm, souverain de Mari. Les courriers d’un gouverneur de nom Sumhu-rabi en font partie. Ce personnage avait déjà été identifié dans les archives de Mari. Ce qui conforte l’histoire de la région, et permet de consolider la connaissance des villes d’alors tout autour de l’Euphrate. De nombreux toponymes voisins sont communs avec ceux des archives de Mari : Emar, Yabliya, Ursum, Abattum, Suhum, Rapiqum, ….
Le rapprochement entre Tuttul et le Tell Bi’a est le résultat de trois constats :
- Un culte du dieu Dagan y est constaté à la fois par les textes de Mari et par les bâtiments dégagés par les fouilles ;
- Les textes « A.1487+4188 » et « A.2769 » localisent précisément la cité en aval du Balih, et d’autres, notamment « I85+ », « V 9 », « I 34 », … montrent qu’elle est le long de l’Euphrate où des marchands mariniers commerçaient ;
- Un courrier de Sumhu-rabi du Tell Bi’a mentionne « depuis trois ans je suis en poste à Tuttul, … ».
La ville était alors un centre de construction de bateaux, ou de barques, pour le transport de personnes et du dieu Dagan. C’est sans doute pour cela qu’il y a été trouvé une hache à collet.
D’après les textes d’Ebla, au millénaire précédent, le nom de cette cité apparaît libellé « Tudlum ». C’était alors un important centre religieux avec le grand temple dédié au dieu Dagan. Vers 2334-2279 av. J.-C., Sargon d’Akkad s’est emparé de la ville. Son petit-fils, Narâm-Sîn, y a installé un de ses fils comme gouverneur.
Lors de la prise de connaissance des tablettes du tell Bi’a, Jean-Marie Durand a été surpris de découvrir qu’Appân n’était sans doute pas aussi proche de Mari qu’il ne le pensait. Les similitudes entre les tablettes « A.2 » (de Sumhu-rabi) et « A.250 » (de Sumu-hadû), qui évoquent toutes les deux Der et le Balih montrent en fait qu’Appan, Humsan et Sehrum étaient proches du Balikh, dans les environs de Tuttul. Sûmû-hadû apparaît y être un gouverneur plus tardif, sous Zimri-Lim.
Il est probable, de plus, que Raqqum était une cité voisine, mentionnée dans la tablette « XVIII 17 » en même temps que Sûmû-hadû.
Mes notes de vraisemblance :
Le tell Bi’a était la ville désignée Tuttul au 2e millénaire avant J.C. : 4,5/5
21 janvier 2021
Age du bronze, Akh Purattim, Bronze ancien, Bronze moyen, Levant, Syrie