En Mésopotamie, Sippar était située aux Tells Abu Habba et el-Der

En Irak, à environ 30 km au sud de Bagdad, se trouve le tell Abou Habbah qui est connu, depuis très longtemps, comme étant la ville de Sippar. Le Père Vincent Scheil y a entrepris des fouilles en 1894. Il reconnut immédiatement les ruines imposantes d’un temple. Avant lui, Rassam, en 1882, y avait trouvé une bibliothèque. A cette époque, déjà, de nombreuses tablettes issues de fouilles clandestines étaient réputées provenir de ce lieu.
Depuis ce temps, d’autres équipes archéologiques y ont fait des travaux. Des objets semblent attester d’une occupation humaine dès la période d’Uruk, dans la seconde moitié du 4e millénaire av. J.-C. La ville devient importante au début du 2eme millénaire avant J.-C. Dans un temple de Shamash a été retrouvé un cylindre couvert de textes qui mentionnent notamment la reconstruction des temples de Shamash et d’Anunitum à Sippar.
http://www.livius.org/sources/content/nabonidus-cylinder-from-sippar/
Jusqu’aux années 2000, on distinguait deux anciennes villes proches l’une de l’autre, de part et d’autre d’un canal reliant l’Euphrate et le Tigre en les différenciant par le nom du temple principal : Shamash et Amnanum. Le Tell Abou Abbah, qui était considéré comme étant Sippar de Shamash, a livré de nombreuses tablettes cunéiformes (dont le nombre n’est pas connu). La ville devait se prononcer « Sippir » et était écrite « Zimbir » en idéogramme sumérien.
Sippar Amnanum, au Tell el-Der, a, de son côté, livrée les archives de Ur-Utu.
http://www.thefreelibrary.com/Sippar-Amnanum%3A+The+Ur-Utu+Archive,+vol.+1.-a020608633
Sippar est mentionnée dans les archives de Mari. Les textes confirment l’importance religieuse de cette ville de passage. Voici un extrait de A4260 qui montre qu’un prophète y parlait au nom du dieu : Ainsi parle Shamash : « Je suis le seigneur du pays. Que l’on expédie rapidement à Sippar, ville où je vis, un grand trône pour la demeure de ma plénitude ainsi que ta fille que je t’ai réclamée […] Le roi de Kurda t’a tenu des propos menteurs et sa main se trouve là où il ne faut pas. Ta main le saisira […] ».
Dans un texte des archives d’Ebla (ARET 8,531) Sippar est mentionnée avec Isnanu, qui semble être Eshnunna.
Enfin Sippar de Shamash apparaît dans les annales de Tukulti-Ninurta II : ce qui positionne précisément cette ville.

Cependant les itinéraires d’Urbana mentionnent deux Sippar successives immédiatement en amont de Larsa. Dominique Charpin dans « Revue d’Assyriologie et d’archéologie orientale » de 1988, « Sippar : Deux villes jumelles » a apporté de nouveaux éléments. Notamment le courrier XXVI 369 des archives de Mari qui montre que Sippar de Shamash était distant de Sippar la grande d’au plus une journée de marche d’une armée.

https://www.jstor.org/stable/23281559?read-now=1&seq=2#page_scan_tab_contents

Et puis les fouilles de Tulul Khattab documentées par Khalid Salim Isma’el en 2007 permettent maintenant de voir au moins trois villes au nom de Sippar : d’une part Sippar de Shamash, d’autre part Sippar la grande (ou Sippar sans autre précision) intégrant Sippar Yahurum et Sippar Amnanum de part et d’autre d’un canal reliant le Tigre et l’Euphrate.
En effet, de nouveaux écrits ont montré qu’il y avait aussi un temple de Shamash à Sippar Yahurum, avec leurs prêtresses « Naditu » comme à Tulul Khatab. Les éléments religieux n’étant plus différenciants, le courrier de Mari devient prépondérant : au Tell Abu Habba il faut maintenant voir Sippar Yahurum.

Mes notes de vraisemblance :

Sippar était située aux Tell Abu Habba et Tell el-Der : 4,5/5
Sippar Yahurum était située au Tell Abu Habba : 4,5/5
Sippar Amnanum était située au Tell el-Der : 4,5/5

 

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